Le patron du syndicat des médecins homéopathes français, a publié vendredi une tribune dans le Figaro pour défendre le remboursement des traitements homéopathiques et répondre aux attaques de certains de ses confrères, qui remettent en cause l’efficacité de l’homéopathie et son remboursement par l’Assurance maladie.
Charles Bentz, le président du syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), a souhaité répondre en personne à l’appel, lancé en début d’année par 124 médecins, appelant au déremboursement total des traitements homéopathiques jugés inefficaces. Une grille d’interprétation que M. Bentz récuse, voyant dans ces attaques une volonté de faire passer les homéopathes pour des « charlatans » et leurs patients pour des « crédules ».
Charles Bentz se dit « choqué par le ton et la virulence des signataires de la tribune ». Selon lui, cette démarche est d’autant plus regrettable et condamnable « qu’elle va à l’encontre des 30 millions de Français et des 20 000 médecins généralistes qui utilisent ou prescrivent des traitements homéopathiques ». Les effets thérapeutiques de l’homéopathie sont, selon lui, reconnus par de nombreux Français, qui pourraient se sentir insultés par la virulence de la charge de certains médecins, que M. Bentz qualifie de « très petite minorité qui parle fort ».
Pour le président du SNMHF, la scientificité et l’efficacité de l’homéopathie sont parfaitement confirmés par de nombreuses études médicales. « L’homéopathie est un champ de recherche à part entière, dans lequel sont effectués des travaux rigoureux, qui répondent aux plus hauts standards. Ce sont ces travaux, notamment en recherche fondamentale, qui ont permis de démontrer à plusieurs reprises que des hautes dilutions ont bien une activité propre », précise-t-il.
Bentz évoque ensuite le programme de recherche EPI3, « supervisé par un comité scientifique strictement indépendant et réalisé auprès de 825 médecins et 8 559 patients sur un an, (qui) a fait l’objet de 12 publications dans des revues scientifiques de références entre 2011 et 2016 ». Selon lui, les résultats sont sans appel.
« Les médecins généralistes formés en homéopathie traitent leurs patients, à niveau de sévérité égal, avec un bénéfice clinique comparable, tout en ayant recours grâce aux médicaments homéopathiques à moins de médicaments iatrogènes. Les patients ainsi pris en charge sont moins exposés aux effets secondaires, aux mésusages, ou encore à la dépendance médicamenteuse, ce qui présente un réel intérêt de santé publique en plus de permettre de réaliser des économies pour la collectivité », affirme-t-il.
L’occasion pour le patron du SNMHF de revenir sur la question du déremboursement des traitements homéopathiques (dont certains sont aujourd’hui remboursés à hauteur de 30 %). « Leur remboursement a représenté seulement 0,29 % des remboursements de médicaments en 2016. Ce coût est minime et démontre à lui seul que l’argument financier de ceux qui s’attaquent aveuglément à l’homéopathie ne tient pas ».
Et de conclure. « Ceux qui espèrent que le déremboursement permettra de faire des économies et de “rationaliser” les dépenses poussent au contraire vers des effets inverses, vu les reports de prescriptions inévitables vers des traitements plus chers… et plus risqués ».